Le dentier

playmobil

C’est drôle la vie avec des enfants.

Mais y’a des jours où c’est moins drôle. Voire pas drôle pantoute. Voire aucun fun.

Fin des classes.

Rendez-vous au garage, loin loin, chez le concessionnaire en fait, pour des réparations à faire absolument par eux. Retour en autobus donc. Avec trois enfants.

On réussit à se la couler pas trop pire douce et à avoir un certain plaisir pendant le retour.

Mais il est mince, ce plaisir. Et l’explosion de la chicane est toujours su’l bord.

En partie parce que je me sens mal toute la journée, à essayer de travailler en même temps que je m’occupe d’eux. On dirait que je n’avais pas fait le changement de mode « travail » vers « enfant » pour cette journée qui est arrivée vite vite dans ma face.

Alors journée aux sourcils en circonflexe, le doigt pointé et la main sur la hanche facile, le sentiment de non-accomplissement dans toutes les sphères.

Sooooouuuuuuppppiiiiirrrrsssss…..

La fin de journée est arrivée trop vite. Pas eu le temps de travailler assez, pas eu le temps de me sentir en « quelque part ».

Rebelote pour la traversée de la ville en autobus donc.

Avec une enfant 3 ans-pas-fait-de-sieste-voyons-j’suis-au-dessus-de-ça, un 5 ans particulièrement entêté cette journée là et un 7 ans brûlé-à boutte de son année à peine terminée.

Évidemment, pour en rajouter dans tout ce maelström de plaisir, le premier autobus a choisi de ne pas passer. On a donc pu rajouter un charmant trente minutes à tout ce condensé de bonheur.

Transfert d’autobus, c’est l’heure de pointe, trafic, tout le monde est tassé, mes enfants veulent (en alternance) être debout, assis, se tenir au poteau, boire de l’eau, s’en aller à la maison, se taper dessus et J’EN PASSE !!!

Jusqu’à ce précieux moment où une dame décide de changer les idées à mes enfants en leur posant des questions. Et ça fonctionne bien. Ça leur change les idées.

Moi, je les connais. Je le sais qu’ils sont sur le bord de l’explosion du manque de patience. Qu’ils pourraient se coucher par terre dans l’autobus à force d’être tannés (ce que ma fille a fait, sur le tapis d’entrée en caoutchouc, rendue au garage, empêchant part le fait même les gens d’entrer….misère…). Mais en apparence, ils ont l’air concentrés, gentils et adéquats.

Quand même, leur patience s’étiole, en même temps que leur intérêt à répondre aux questions.

C’est à ce moment précis que cette dame fait une saltimbanque d’elle-même.

Toute ménestrel de son état, elle regarde mes enfants et tire sur ses lobes d’oreilles.

Au même moment, d’un habile et  familier coup de langue, elle décroche son dentier du haut pour faire sortir ses dents de sa bouche.

Stupeur.

Consternation.

Ahurissement.

Coup de théâtre,  tout de suite après, cet auguste de la STM a dû nous quitter. C’était son arrêt.

Les bras ballants, la « yeule-à-terre », mon enfant-sandwich a regardé sa petite sœur en affirmant :

« My god! On vient vraiment de voir de la magie ».

Merci madame.

You made my day.

 

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